1876_II - page 357

COMTÉ
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teau, qui étoit, pour ainsi dire, aux portes de Bordeaux, et
qui lui servoit, en quelque sorte, de boulevard, étoit capable,
s’il eût été muni et bien gardé, d’arrêter l’ennemi pendant
quelques jours, et d’empêcher que la Ville ne fût surprise.
Ce fut sans doute dans cette vue que les Maire et Jurats de
ce temps-là projetterent de faire l’acquisition de cette Sei­
gneurie, et qu’Henri Bowet, qui en étoit dès-lors propriétaire,
obtint du Roi d’Angleterre la permission d’en faire l’aliéna­
tion.
De licentiâ dandâ Henrico, Episcopo Batbonensi, ad venden-
dum Dominium d’Ornon, in patrià Aquitania.
(Rôles Gascons,
ann. 1405, 1406, t. r, p. 190.)
Sans doute que quelques circonstances imprévues empê­
chèrent la consommation de cette vente ; car quoique tout fût
disposé pour cette aliénation, elle ne se fit qu’en l’année 1409,
comme nous l’apprenons de la
Chronique de Delurhe.
« En
» cette année, dit cet Ecrivain, le 17 Septembre, l’Archevêque
» d’Yorck vend aux Maire et Jurats de Bordeaux le Comté
» d’Ornon, avec tout droit de Justice et Seigneurie ».
Henri Bowet, qui d’Evêque de Bath étoit devenu Arche­
vêque d’Yorck, obtint du Roi d’Angleterre une nouvelle per­
mission pour aliéner cette Seigneurie. Elle est énoncée dans
les rôles Gascons des années 1407, 1408 (p. 192) :
De li­
centiâ dandâ Archiepiscopo Eborum, ad vendendum Dominium,
locum, potestatem, Comitatum d’Ornon ac Praposituram de Cam-
parriam.
On ignore si la Prévôté de Camparrian fut comprise
dans le contrat de vente consenti en faveur de la Ville. Il est
au moins certain que depuis cette époque les Maire et Jurats
de Bordeaux prennent, entr’autres qualités, celle de Comtes
d’Ornon, et qu’en conséquence ils exercent la haute Justice
dans l’étendue des Paroisses qui dépendent de cette Seigneu­
rie, et que la Ville jouit des rentes et des droits seigneuriaux
qui y sont attachés.
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