VARIÉTÉS BORDELOISES
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donner un agrément à sa maison, dans un terrein contigu et
dépendant de son Presbytère, et situé du côté de la riviere,
y découvrit les fondemens d’un mur qui avoit cinq pieds
d’épaisseur, sur une longueur d’environ quatre-vingts pas,
et qui s’étendoit beaucoup plus loin au-dessous de la maison
presbytérale. Ce mur étoit construit en moëlon et en briques
fort longues et fort épaisses.
Cette anecdote donne lieu à penser qu’il y avoit en ce lieu
quelque ancienne fortification ; et ce qui vient à l’appui de
cette idée, est la dénomination même de cette Paroisse. En
effet, si on supprime la terminaison du mot
balirac,
qui n’est
qu’un simple article, il restera
balir,
qui, en Bas-Breton, ou
langage Celtique, signifie, selon M. Bullet,
sortie, avance d ’un
bâtim ent,
c’est-à-dire une fortification.
Il n’est pas hors de propos de remarquer que le territoire
de la
Paroisse de B alirac,
est très-voisin de l’entrée de la
riviere, et que la côte du golfe Aquitanique faisoit partie de
ce qu’on appelloit, du temps des Romains,
lictus Saxonicum .
C’est la dénomination qu’on donnoit pour lors aux côtes
Armoriques, exposées aux dévastations qu’y faisoient fré
quemment les Barbares du Nord, connus anciennement sous
le nom de Saxons.
Or, cette remarque suffit pour rendre raison des murs
aussi épais dont on découvrit les fondemens en 1741 dans la
Paroisse de Balirac. C’étoit, selon les apparences, quelque
fortification avancée pour la défense du pays. Les briques
longues et épaisses dont cette bâtisse étoit entrecoupée,
annoncent une construction faite par les Romains. Cette
fortification aura été détruite, ou par le laps du temps qui
vient à bout de tout, ou plutôt par les Normands qui, en
l’année 848, ravagèrent la contrée du Médoc.
Cette découverte et les observations qu’elle a donné occa
sion de faire, justifient..... i° ce qu’on a déjà dit, que les
noms des lieux ne sont pas toujours aussi barbares qu’ils le
